Le titre est trompeur : le reste de l'article est en français. Mais ce bilinguisme a une raison.
C'était samedi 30 juin le 20e anniversaire du jumelage entre Vouvray et Markt Randersacker.
Nos amis allemands (souvent musiciens, car le lendemain il y avait à Vouvray une grande rencontre musicale) sont venus nombreux à la BMV
:
ils faisaient le tour des associations de la commune pour répondre aux questions (diaboliques, of course) d'une sorte de jeu de piste. La nôtre était : "Combien y
a-t-il à la Bibliothèque de bacs à roulettes pour les BD ?" L'expression "à roulettes" n'était pas discriminante : tous nos bacs sont à roulettes. En revanche il fallait penser
qu'il y a des BD du côté adultes (ex. Tardi) et du côté enfants (ex. Tintin), que certaines BD n'ont pas le format habituel des BD et ressemblent extérieurement à des livres normaux,
enfin que chez les enfants il faut bien distinguer BD et albums. Nos visiteurs étaient obligés d'aller à l'entrée et au fond de la bibliothèque et de se poser des questions.
C'est fou ce qu'on peut apprendre dans la section enfantine ; voyez comme "la petite poule rousse" (PPR pour les intimes),
illustrée par Bruno Heitz (2007),
a su convaincre des vertus du travail.
En traversant la bibliothèque, ils voyaient que nous avons pas mal de traductions de l'allemand ; nous avions mis les livres sur
les présentoirs et les tables.
Tous recevaient un papier de bienvenue avec la
gravure de Ferdinand Dubreuil qui représente le clocher de Vouvray, et le poème de Jean-Marie Laclavetine ;
c'était en français, mais cette langue peut s'apprendre.
En revanche, nos Liserons étaient bilingues, même le titre de l'éditorial : Lire/Träumen/Lesen/Rêver, et ils
étaient remis à nos visiteurs. A ceux qui le demandaient on donnait la plaquette (bilingue) sur Stefan Andres qui
reprend des articles d'Ingo Fellrath ; certains découvraient cet auteur : les bibliothèques servent à quelque chose.
Toute la matinée de ce samedi, les visiteurs ont défilé à la Bibliothèque. L'après-midi, elle était ouverte exceptionnellement,
mais c'était plus calme, d'autres activités leur étaient proposées.
Parmi nos visiteurs, il y avait aussi des personnes d'Holnon, la ville filleule de Vouvray. Tout d'un coup, les obstacles
linguistiques disparaissaient. Le Maire d'Holnon s'est enquis du fonctionnement d'une bibliothèque rurale : chez eux aussi, près de Saint Quentin, il y a une petite bibliothèque comme la
nôtre…
Ce blog, après la Lorelei de Heine en français et en allemand, est devenu multilingue, vous le savez. Vous avez vu des
billets en italien (Petrosinella), en français (Persinette) et en allemand (Rapunzel). Ainsi les lecteurs (et il y a de quoi lire) savent tout sur ce conte
européen.
Pour terminer, quelques images. Une question du "jeu de piste" demandait quel était l'artiste de Randersacker invité par la
"Ronde des Arts" à son salon de mars 2008. C'était Andi Schmitt, le peintre des nuages. Il faut rêver/träumen, comme disent Les Liserons :
Et puis, pour vraiment terminer, et comme nous sommes une bibliothèque (on ne nous changera pas), ces lignes de Baudelaire
dans Le Spleen de Paris (1862) :
J'aime les nuages... les nuages qui
passent... là-bas... les merveilleux nuages!