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2 novembre 2009 1 02 /11 /novembre /2009 09:46



La bibliothèque de Vouvray s'intéresse à Charles Bordes.

Oui, la musique a quelque chose à voir avec les livres.

Et d'abord, c'est ce monument sur le mur sud de l'église que chacun connaît et qui fait partie de notre imaginaire collectif : ces trois enfants qui chantent, avec force et douceur, depuis 1921.


Charles Bordes, que ce monument honore, est né à Vouvray en 1863. Il est mort à Toulon le 8 novembre 1909, il y a un siècle, et il repose à Vouvray, dans le tombeau familial, là-haut, au milieu des vignes.

 

La bibliothèque le célèbre de différentes façons.

 

D'abord un conte basque Les trois vagues, que le conteur dit aux jeunes et aux adultes. Charles Bordes le connaissait : il avait "une âme basque" (Guy Ropartz). Marqué dès 1885 par le chant Chroriñoak kaiolan (L'oiseau dans la cage) et son appel à la liberté (cf Les Liserons n° 22, mars 2009), il avait accepté un travail de collectage pour le Ministère de l'instruction publique, puis publié ces chansons basques et composé des œuvres personnelles marquées par cette musique. Jusqu'à un opéra qui porte le titre Les trois vagues, commencé tôt dans sa vie et resté inachevé.

Le conte montre que la liberté est un combat ; pour le conteur le dire est une joie.

 

Ensuite Charles Bordes, lecteur de poésie, a écrit des mélodies sur ces poèmes. La bibliothèque mettra ces textes en valeur, comme témoignage d'une sensibilité au tournant du siècle.

 

Enfin une exposition, actuellement présentée à la Bibliothèque Municipale de Tours, viendra entre nos murs. Charles Bordes, Vouvrillon, y est présenté. Nous en reparlerons dans ce blog. On y voit, par exemple, sa Bellangerie natale, telle qu'elle était encore dans les années 30.


Un lieu qui a une place particulière dans l'imaginaire vouvrillon. Beaumarchais y a séjourné au 18e siècle et c'est là qu'il aurait écrit Le Mariage de Figaro (nous en reparlerons) ; après l'Empire, M. Le Tissier, maire de Vouvray, y vivait, et surtout son épouse, amie de Lamartine et elle-même écrivain (nous en reparlerons). Enfin, Balzac a séjourné non loin, à la Caillerie, pour quelques jours, en juillet 1823, seul séjour attesté de l'écrivain à Vouvray.

 

Et surtout, l'exposition montre son œuvre pédagogique, car, c'est son titre de gloire, il est le fondateur de la Schola Cantorum et le rénovateur de la vie musicale française, faisant travailler choristes et instrumentistes sur le chant grégorien, Palestrina, Josquin des Prés, et l'opéra baroque.

 

Le travail de Charles Bordes a été présenté au public tourangeau par Michel Daudin, depuis le mois de septembre. Trois conférences avec des experts ont décrit cette personnalité, pédagogue et communicateur, qui a su faire revivre la musique du passé. Son œuvre propre en a souffert, sacrifiée, et reste peu connue. Une conférence de synthèse, à la Bibliothèque Municipale de Tours, venait commenter l'exposition.

 

Samedi 7, à 11 heures, à Val ès Fleurs, Vouvray, Catrina Flint de Médicis (Université McGill, Montréal) parlera de 'Charles Bordes, homme de la renaissance' et dimanche 8, deux concerts organisés par l'Association Charles Bordes marqueront cet anniversaire, à 15h à la cathédrale de Tours avec des œuvres de Franck et de Gounod par Michel Corboz et l'Ensemble Vocal de Lausanne, et le matin à 11h, salle Thélème, des œuvres instrumentales de Charles Bordes, et quelques mélodies sur des poèmes de Verlaine par François-René Duchâble,  Françoise Masset et le Quatuor Ysaÿe.

 

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16 octobre 2009 5 16 /10 /octobre /2009 13:50
A partir d'aujourd'hui, le Musée des Beaux-Arts de Tours propose une exposition sur Max Ernst et la Touraine, pour trois mois, jusqu'au 18 janvier. L'artiste vécut à Huismes de 1955 à 1963. C'est là qu'il réalisa cette peinture parodique, jubilatoire et poétique à la fois intitulée 'Le jardin de la France'. Kenza la montre le 5 octobre dans son blog 'Thé au jasmin' ; lisez surtout le dossier de presse qui lui est consacré par le Musée des Beaux-Arts. Vous la trouverez souvent reproduite. Vous noterez que l'oeuvre parodiée, 'La naissance de Vénus' de Cabanel, date de 1863. On trouve quelquefois autre chose.
Certains ont peut-être vu récemment au Musée d'Orsay l'exposition des collages de Max Ernst intitulée 'Une semaine de bonté'. Werner Spies qui est le grand spécialiste de l'artiste en était aussi le commissaire. Max Ernst a beaucoup lu, ce qui plaît aux bibliothécaires, il a maltraité les livres en découpant leurs gravures, ça leur plaît moins, mais il a su en faire jaillir un sens nouveau, et subvertir les valeurs de la société ambiante, et ça leur plaît beaucoup...
Vous êtes bien sûr allés à Amboise. Le sculpteur de "notre" Gaudissart, Camille Garand, a réalisé le monument aux morts sur le Mail, mais c'est une autre histoire et nous en reparlerons. Aujourd'hui c'est de Max Ernst qu'il s'agit et vous vous émerveillerez à l'entrée du Mail devant les tortues, les grenouilles et la chouette, cet oiseau de la liberté, emblématique de l'artiste. La fontaine d'Amboise est dédiée "Aux cracheurs, aux drôles, au génie". Les oeuvres exposées en public sont des copies, les originaux sont à Beaubourg, mais l'effet - impertinence et fraîcheur, jeunesse - est le même.





Certains, incurablement tristes, n'aiment pas ces animaux.
On n'oubliera pas Dorothea Tanning, compagne de Max Ernst, qui vécut aussi à Huismes. Pour commencer, les curieux iront pratiquer leur anglais sur Wikipedia en lisant l'article qui lui est consacré, ou liront ailleurs quelques lignes en français.
A la BMV, on peut lire le catalogue de la rétrospective au Centre Pompidou en 91-92. Le commissaire en était Werner Spies, comme de l'exposition de Tours, dont nous aurons le catalogue.


B
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29 septembre 2009 2 29 /09 /septembre /2009 21:53

Des bibliothécaires de Vouvray étaient présents à Vernou quand la nouvelle bibliothèque ("La grange aux livres") a été ouverte au public, samedi 5 septembre. Quelle belle bibliothèque ! Espace, couleurs et lumière surtout, grâce à ces fenêtres en relief sur la façade. A l'intérieur un large rebord court tout au long pour présenter les livres ou s'asseoir à lire tranquillement.

Et nous étions aussi à l'inauguration, samedi 19, de la bibliothèque de Parçay-Meslay ("Le livre dans les vignes"). Là aussi nous avons été séduits. Sur l'inauguration elle-même, les discours, etc…, nos lecteurs trouveront ailleurs l'information s'ils la veulent. Mais nous voulons souligner une réussite architecturale. L'accès d'abord, avec ce "théâtre en plein air" où nous reconnaissons bien la patte de l'architecte Robert Mander. Un lieu idéal pour ceux qui y feront un spectacle. A l'intérieur, la mise en valeur des voûtes avec leurs fines nervures. Et enfin cette salle pour les enfants où l'Ours a rêvé à des Heures du conte qui les emmèneraient vers un ailleurs que le lieu fait déjà pressentir.

La BMV souhaite un franc succès à ses voisines et amies.

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